Mode

Comparatif DTG vs sérigraphie : quelles différences et avantages ?

Les fabricants textiles affrontent un paradoxe inattendu : l’encre qui brille en sérigraphie se heurte parfois à la matière du tissu, tandis que le DTG impose ses propres règles selon la couleur du support. La montée en puissance des commandes en petites séries bouleverse le calcul habituel de la rentabilité en impression textile.

Les différences entre DTG et sérigraphie n’ont rien d’anecdotique. Choisir l’une ou l’autre, ce n’est pas seulement trancher entre deux machines ou deux palettes de couleurs. C’est s’engager sur une voie qui modifie la durabilité, ouvre ou restreint la créativité, accélère ou ralentit la production. À chaque projet, son arbitrage.

Comprendre les bases : sérigraphie et impression DTG, deux techniques incontournables

Impossible d’imaginer la production textile sans la sérigraphie. Cette méthode, vieille de plusieurs décennies, fonctionne avec un écran et un pochoir pour chaque couleur appliquée. Les encres plastisol ou à l’eau, épaisses et couvrantes, donnent des résultats éclatants, idéaux pour les motifs francs et les logos nets. La préparation initiale prend du temps, chaque couleur oblige à créer un écran spécifique. Mais une fois la série lancée, l’efficacité est redoutable, surtout sur de grandes quantités. La polyvalence impressionne : coton, polyester, matières techniques, rien ou presque ne lui résiste. Effets spéciaux ? Oui, la sérigraphie permet d’aller loin : encres pailletées, métalliques, reliefs, finitions brillantes ou mates, tout est possible.

En face, l’impression directe sur vêtement (DTG) s’impose comme la révolution numérique de l’impression textile. Cette technique injecte, via une imprimante à jet d’encre, des encres à base d’eau directement sur le tissu. Exit les pochoirs : chaque couleur, chaque nuance, chaque détail est possible, sans surcoût ni rallonge de délai. DTG s’exprime pleinement sur le coton, idéal pour t-shirts, sweats et tote bags, et permet de reproduire des illustrations complexes, des dégradés subtils et des visuels à très haute définition. Seule limite : les effets spéciaux et le polyester restent à l’écart.

Deux visions s’opposent. La sérigraphie, reine de la production massive et des effets. Le DTG, champion de la personnalisation, de la rapidité et de la fidélité graphique sur des séries courtes. Matière, motif, quantité : chaque paramètre influe sur le choix.

DTG ou sérigraphie : quelles différences concrètes pour vos projets textiles ?

Pour les grandes quantités, la sérigraphie s’impose naturellement. En production en série, plus on imprime, plus le coût à l’unité baisse. Les logos simples, les visuels monochromes et les effets spéciaux, métallisés, pailletés, en relief, s’épanouissent avec cette technique. Les couleurs claquent, l’opacité est sans égale. Mais la complexité graphique a un prix : chaque couleur ajoutée rallonge le temps et alourdit la facture.

Du côté de l’impression DTG, la créativité n’a pas de frein. Détail fin, illustration multicolore, dégradé subtil : l’imprimante à jet d’encre reproduit tout, sans étape de préparation, ni limitation du nombre de couleurs. Cette méthode séduit les créateurs indépendants, les boutiques à la demande et toutes les commandes unitaires. Elle s’adresse principalement au coton, pour des produits souples et fidèles au visuel d’origine. Polyester et synthétiques restent hors-jeu, et les effets spéciaux sont absents.

Sérigraphie DTG
Supports Coton, polyester, synthétiques Coton principalement
Couleurs / Effets Couleurs vives, effets spéciaux Dégradés, détails complexes, CMJN
Volume idéal Grandes quantités Petites séries
Écologie Nettoyage chimique, déchets Encres à base d’eau, déchets réduits

Ce tableau permet de visualiser, d’un coup d’œil, les terrains de prédilection de chaque technique. Le support choisi, le rendu attendu, la quantité demandée et les délais fixent les règles du jeu.

Artisan en sérigraphie imprimant un t-shirt à la main

Avantages, limites et conseils pour bien choisir sa méthode d’impression

Production : le volume dicte la technique

Voici les critères principaux qui orientent la décision :

  • Sérigraphie : Le seuil de rentabilité s’atteint rapidement sur des séries importantes. Plus la commande grandit, plus le coût à l’unité diminue. Les étapes de préparation (écrans, réglages) se diluent dans le volume global.
  • Impression DTG : La solution pour les petites quantités, la personnalisation ou les tests de collection. Ici, chaque pièce coûte sensiblement le même prix, avec une grande souplesse et sans investissement dans des outils spécifiques.

Qualité d’impression et complexité du visuel

Selon le rendu graphique recherché, le choix varie :

  • DTG : Idéal pour des dessins complexes, des dégradés, des motifs multicolores. La précision du jet d’encre offre un rendu fidèle, un toucher lisse, mais sans épaisseur ni effets spéciaux.
  • Sérigraphie : Parfaite pour des couleurs franches, une forte opacité et des effets spéciaux (métallisé, paillettes, phosphorescent). Les logos et motifs simples s’adaptent à une grande variété de textiles.

Durabilité et écologie

La résistance et l’impact environnemental entrent aussi en compte :

  • Sérigraphie : Le marquage tient parfaitement au fil des lavages, avec une robustesse reconnue. En revanche, la préparation implique l’utilisation de solvants et de produits chimiques pour le nettoyage des écrans.
  • DTG : Utilise des encres à base d’eau, limite les déchets et réduit l’impact écologique. Cependant, la tenue des impressions peut faiblir lors de lavages répétés, surtout si le textile n’est pas adapté.

Le tissu influence directement la décision : le polyester et les matières synthétiques préfèrent la sérigraphie, alors que le coton se prête mieux au DTG. Pour un besoin urgent, le DTG accélère la livraison. Si les couleurs spéciales ou un effet de matière sont recherchés, la sérigraphie reste la référence.

Au bout du compte, chaque technique porte sa promesse et ses contraintes. Plutôt qu’une recette universelle, c’est l’alignement entre projet, matière, quantité et ambition graphique qui dessine la voie à suivre. Pour chaque marque, chaque créateur, chaque événement, le choix de l’impression textile façonne bien plus que l’image : il imprime une signature, indélébile ou éphémère, sur le tissu et dans les esprits.